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la guerre des boutons


treinte de la patte qu’ils avaient à maintenir entre leur bras et leur flanc.

Lorsque Lebrac, d’un maître coup de poing en travers de la gueule de l’Aztec, lui eut fait lâcher son pouce percé jusqu’à l’os, il lui jura derechef à grand renfort de blasphèmes et d’imprécations que tout ça allait se payer et « illico ».

Justement, l’armée revenait à eux sans autre captif. Oui, c’était l’Aztec qui allait payer pour tous.

Tintin, qui s’approcha pour le dévisager, reçut un crachat en pleine figure, mais il méprisa cette injure et ricana de la belle manière en reconnaissant le général ennemi.

— Ah ! c’est toi ! ah ben ! mon salaud, tu n’y coupes pas. Cochon ! Si la Marie était seulement là pour te tirer un peu les poils, ça lui ferait plaisir ; ah ! tu baves, serpent, mais t’as beau baver, c’est pas ça qui te rendra tes boutons, ni doublera tes fesses.

— Trouve la cordelette, Tintin, ordonna Camus, on va le ficeler ce saucisson-là.

— Attache-lui toutes les pattes, d’abord celles de derrière, celles de devant après ; pour finir on le liera au gros chêne et on lui fera sa petite affaire. Et je te promets que tu ne mordras plus et que tu ne baveras plus non plus, saligaud, dégoûtant, fumier !