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la guerre des boutons


teau de pain et rappliquez au bas de la Saute à la Carrière à Pepiot.

Ils s’écampillèrent comme une volée de moineaux et, cinq minutes après, l’un courant derrière l’autre, le quignon de pain aux dents, se rejoignirent à l’endroit désigné par le général.

– Faudra pas dépasser le tournant du chemin, recommanda Lebrac, conscient de son rôle et soucieux de sa troupe.

– Alors tu crois qu’ils vont venir ?

– Autrement, ça serait rien foireux de leur part, et il ajouta pour expliquer son ordre :

– Il y en a qui sont lestes, vous savez, les culs lourds : t’entends, Boulot ! hein ! s’agit pas de se faire chiper.

Prenez des godons[1] « dedans » vos poches ; à ceusses qu’ont des frondes à « lastique » donnez-y les beaux cailloux et attention de pas les perdre. On va monter jusqu’au Gros Buisson.

Le communal de la Saute, qui s’étend du bois du Teuré au nord-est au bois de Velrans au sud-ouest, est un grand rectangle en remblais, long de quinze cents mètres environ et large de huit cents. Les lisières des deux forêts sont les deux petits côtés du rectangle ; un mur de pierre doublé d’une haie protégée elle-même par un épais rempart de buissons le borne en bas vers les champs de la

  1. Cailloux.