Page:Pernette du Guillet - Rymes, Tournes, 1545.djvu/39

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Quand je l’ay apperceu.

Ne nous esbahissons
Si le vouloir nous change :
Car d’eulx nous congnoissons
La vie tant estrange,
Quelle nous à permis
Infinité d’amis.

Mais puis qu’occasion
Nom à esté donnee,
Que nostre passion
Soit a eulx adonnee :
Amour nous vengera,
Quand foy les rengera.


parfaicte amytié.

Quand est d’Amour, je croy, que c’est un songe,
Ou fiction, qui se paist de mensonge,
Tant que celuy, qui peult plus faire encroire
Sa grand faintise, en acquiert plus de gloire.
Car l’un faindra de desirer la grace,
De qui soubdain vouldra changer la place :
L’autre fera mainte plaincte a sa guise,
Portant tousjours l’amour en sa devise,