Page:Pernette du Guillet - Rymes, Tournes, 1545.djvu/43

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En mon endroict te puis appercevoir,
Ne t’esbahis si point je persevere
A faire tant par art, & par sçavoir,
Que tu lairras d’aller les autres veoir :
Non que de toy je me voulsisse plaindre,
Comme voulant ta liberté contraindre :
Mais advis m’est, que ton sainct entretien
Ne peult si bien en ces autres empraindre
Tes motz dorez, comme au cueur, qui est tien.


Qui dira ma robe fourree
De la belle pluye doree,
Qui Daphnes enclose esbranla :
Je ne sçay rien moins, que celà.

Qui dira, qu’a plusieurs je tens
Pour en avoir mon passetemps,
Prenant mon plaisir çà, & là :
Je ne sçay rien moins, que celà.

Qui dira, que t’ay revelé
Le feu long temps en moy celé
Pour en toy veoir si force il à :
Je ne sçay rien moins, que celà.