je vous disais qu’il veut acheter, lui, maintenant, à l’heure où les autres vendent !
Sicot s’esclaffa.
— Il veut acheter ? Lui ? Ce n’est pas vrai, ma nièce ?
— Il m’a demandé de l’argent…, ainsi ! Mais mon argent, où il est, je le trouve bien !
Elle acheva d’un ton de mystère :
— Il est à la banque !
— Ah bien !… oui, alors, ma nièce !… S’il est à la banque !
Elle se rengorgea et partit contente. Sicot la rappela :
— Ma nièce, dites donc à Mazureau que je lui en prêterai de l’argent, s’il veut acheter… Pour lui remettre les esprits, je ferais tout !
— Je le lui dirai.
— Vous êtes bien bonne, ma nièce ! Je ferai ça pour lui… huit, dix mille francs…, ce qu’il voudra.
Elle arriva à la Marnière en même temps que Bernard et Mazureau qui venaient prendre leur collation.
— Je viens de la Baillargère, dit-elle.
Ils firent ensemble :
— Ah !
Et ce fut tout.
Bernard alla chercher le fromage et une tête d’ail. Ils firent une graissée légère sur un chanteau de pain et mangèrent à leur aise, solidement.
Elle les chapitra là-dessus. Dans toutes les maisons où elle était passée, on mangeait à six heures et demie ou sept heures ; à quatre heures, on ne prenait qu’une petite collation, et encore cela ne se faisait pas partout.