grand’mère et voilà tes grands-oncles et puis mon père et ma mère…
Il montra deux larges pierres plates posées sur des tumulus de cailloux et il ajouta d’une voix orgueilleuse :
— Ces deux anciens, c’est le frère et la sœur. Lui, était mon grand-père ; il a eu de son vivant honneur et puissance, plus qu’aucun des Mazureau. Elle, s’était mariée au loin, dans un pays, là-bas, de l’autre côté de Quérelles. Elle avait des enfants, toute une famille… Eh bien ! elle a voulu revenir chez nous… Tous, ils y sont tous…, excepté ton pauvre père. Voici sa place à lui : quand la guerre sera finie, il faudra le ramener ici.
L’enfant considérait le petit rectangle de terre couvert de renoncules.
— Ils ont dit qu’on ne le retrouverait pas facilement, murmura-t-il ; et cela coûtera peut-être cher.
— Il faudra essayer pourtant ; s’il ne revenait pas, ma peine serait grande.
Le grand-père tourna la tête ; il dit, pour cacher son émotion :
— Voilà le soleil, à présent !
La lumière tombait en effet sur les champs, nette et dure ; la brume s’était élevée et, soudain, des rayons en ciseaux l’avaient déchirée comme une toile.
L’enfant montra d’un geste la plaine illuminée que les cultures différentes morcelaient à l’infini.
— Toutes ces terres, au delà des nôtres, à qui sont-elles ?
— Aux voisins de Fougeray…, quelques-unes, à ceux des villages autour de Quérelles…, chacun a