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MARIA CHAPDELAINE



sent ; les voisins arrivent ; les défrichements augmentent chaque année ; bref, du sein de la forêt surgit tout-à-coup une paroisse nouvelle, et le colon lui-même finit par s’étonner de voir comme les choses ont marché rapidement. Il oublie tout : les difficultés du début, ses misères, ses rancœurs même. Il est tout à la joie de se sentir dans une communauté organisée et il ne sera pas fâché de dire plus tard aux nouveaux venus qu’il est l’un des premiers colons parmi les « ceuses qu’ont ouvert la place ».

En vous faisant une description de la vie de nos colons, je ne perds cependant pas de vue Madame Philippe Croteau dont vous m’avez demandé de vous entretenir. Seulement, je voudrais vous faire comprendre l’existence pénible à laquelle elle ne pouvait échapper : tous les problèmes du colon, elle eut à les résoudre ; toutes ses difficultés, elle eut à les affronter. La nature n’est pas galante, et, lorsqu’il s’agit de défrichement et de culture,


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