Page:Persky - Tolstoï intime.djvu/134

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lorsque nous entendîmes Tolstoï, la veille de l’audition, se plaindre de ne pouvoir entendre le musicien et demander s’il était encore temps de se procurer une place, quelle qu’elle fût.

— Vous êtes un auditeur assez célèbre, lui répondit un jeune musicien présent, pour qu’il y ait toujours place pour vous. Si vous le désirez, je vous obtiendrai un billet.

Il parut enchanté de la proposition et remercia le jeune homme. Celui-ci alla trouver Rubinstein qui donna aussitôt l’ordre de réserver un fauteuil pour Tolstoï.

Le billet lui fut envoyé et la place réservée ; mais le comte ne parut pas au concert.

Quelques jours plus tard, nous rencontrâmes la sœur de l’écrivain, la comtesse Marie Nicolaïéwna. Elle nous apprit que son frère avait été enchanté de recevoir le coupon ; le soir, il s’était habillé dans l’intention d’assister au concert et déjà il se disposait à partir quand des doutes l’assaillirent. Devait-il, pouvait-il paraître à cette soirée, sans