Page:Pert - La Petite Cady.djvu/72

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Mlle Armande s’effraya.

— Mais les entrées, c’est très cher…

— Phutt !… j’ai un abonnement.

— Qui vous l’a donné ?

— Un ami.

— Qui cela ?

— Vous ne le connaissez pas, ainsi !…

Mlle Armande branla la tête.

— Cady, vous m’épouvantez, fit-elle sérieusement.

La fillette enlaça la taille de la jeune fille et caressa affectueusement sa main.

— Puisque je vous affirme qu’on trouvera mes cousines… Vous savez bien que maman vous a dit que c’étaient des jeunes filles modèles !… Et vous verrez leur institutrice, c’est une perfection… Et puis, une femme respectable !… pas une gamine, pas une jolie fille comme vous !…

Mlle Armande rougit.

— Petite enjôleuse !… Et d’abord, comment savez-vous si je suis jolie ?

— Pardi ! il n’y a qu’à regarder les yeux que papa vous fait !…

Mlle Armande s’effondra.

— Cady ! voulez-vous bien vous taire ! balbutia-t-elle.

Le rire aigu de Cady sonna.

— Parions que, dimanche, il vous emmènera promener avec moi !… Et je vous promets que vous ne vous embêterez pas !… Vous verrez comme il est chic, papa, quand il est avec des femmes !…

Mlle Armande poussa un cri.

Dans son émoi, elle avait fait un faux mouvement et s’était cruellement piqué le doigt avec une aiguille.

Cela coupa court à la conversation qui devenait trop scabreuse pour l’institutrice, encore insuffisamment « dessalée », comme disait Valentin.