Page:Pert - Le Bonheur conjugal.djvu/41

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calme, très maîtresse d’elle-même, tout à fait impénétrable.

Malgré moi, je m’inquiétais. Une ou deux fois je voulus provoquer un entretien entre nous : ma jeune amie l’évita.

Le jour des noces arriva. Gabrielle était un peu nerveuse, mais paraissait heureuse. Pourtant, après le lunch, tout le monde parti, nous nous trouvâmes quelques instants seules, face à face.

Soudain, elle se jeta dans mes bras, posa sa tête sur mon épaule et sanglota… Des sanglots profonds, déchirants.

Désolée, je fis de mon mieux pour la calmer. Elle reprit assez vite possession d’elle-même, essuya ses yeux, alla au buffet dévasté prendre un verre d’eau et revint à moi. Alors, ses yeux dans mes yeux, elle me jeta, tout bas, d’une voix altérée :

— Ne vous reprochez rien… C’est moi qui me suis décidée toute seule… Mais, je crois que j’ai voulu, mon malheur !…