Page:Pert - Le Bonheur conjugal.djvu/457

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— Notre seule grosse dépense, me confia Lucienne, sera le chauffage.

La mignonne, très courageuse, suffisait à tout l’ouvrage du ménage et refusait même l’aide d’une femme de journée.

— À quoi bon ? faisait-elle en riant. Ce n’est pas de laver la vaisselle qui m’abîmera les mains !… Robert et moi, nous mangeons dans la casserole !…

Ils avaient tous deux, inné, l’esprit artiste qui s’accommode joyeusement de la vie matérielle la plus simple.

— Tout cela est fort bien, dis-je, lorsque ma jeune amie m’eut expliqué son lourd labeur quotidien si gaiement accepté. Mais au premier enfant tu succomberas.

Elle se récria.

— Oh ! marraine, nous n’aurons pas d’enfant !… au moins jusqu’au moment où les tableaux de Robert se vendront un peu.

Et avec la candeur impudique des ingénues de l’heure présente, elle me raconta que,