Page:Pert - Le Bonheur conjugal.djvu/63

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mais une ombre, un reflet obéissant de lui-même.

Suzanne lui avait paru dans des conditions exceptionnelles pour matérialiser son rêve. Orpheline de mère, elle vivait très seule, très tristement, dans la maison de son père remarié, auprès d’une belle-mère indifférente dans ses meilleurs moments et hostile et injuste dans les autres.

On ne menait point la jeune fille dans le monde ; son instruction avait été très négligée et son éducation était nulle, personne n’ayant jugé à propos de causer avec elle, ni de diriger son esprit. Du reste, son milieu était des plus honnêtes, austère même ; elle n’avait vu autour d’elle que d’excellents exemples. La domesticité elle-même, à laquelle l’enfance de la jeune fille avait été fréquemment mêlée, était irréprochable, — chance trop rare pour n’être pas soulignée.

Devant cette petite oie blanche, au simple duvet innocent, Louis pouvait vraiment se