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MA MACHINE


Mais je m’aperçois que je m’occupe surtout de l’homme et que je parle à peine de ma fidèle Peugeot : je dois à ce sujet quelques explications à ceux de mes amis qui seront mes lecteurs.

La machine est tout pour le coureur, aussi doit-elle être choisie avec le plus grand soin.

Tout le monde sait que j’ai fixé mon choix sur une machine sortant des usines de Valentigney, qui sont bien, je vous l’affirme les plus importantes du monde entier.

Je m’en félicite encore aujourd’hui. Je savais par expérience que ma Peugeot accomplirait, avec une facilité dérisoire, les 5 000 kilomètres du dur parcours. Avec elle, deux années de suite, j’ai franchi plaines et montagnes sans avoir jamais éprouve le moindre ennui. J’eusse été bien mal inspiré, alors que j’avais déjà gagné deux « Tour de France » machines poinçonnées, si cette année j’avais éprouvé le besoin de changer de marque.

Donc, j’allai moi-même à Valentigney, où je fis, devant moi, monter soigneusement ma fine bicyclette.

C’était immédiatement après Bordeaux-Paris. Je m’occupai ensuite de tous les accessoires. Et, après avoir mis mon vélo à ma disposition, je repris, à titre d’entraînement la route de Paris.

J’ai tatonné longtemps avant de trouver la bonne position. C’est à mon avis, le problème le plus délicat qui soit à résoudre. On ne parvient pas du premier coup à tomber juste. Il faut travailler pour y arriver, et quelquefois un rien vous arrête longuement.

Et pourtant, pour marcher sur route avec le minimum d’efforts, il est indispensable d’être bien assis sur sa machine.

Il m’est impossible de donner à ce sujet une indi-