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Appareil venimeux de la Vipère.


L’appareil spécial auquel les vipères doivent leurs dangereuses facultés, se compose d’une glande volumineuse placée de chaque côté de la tête, au-dessous de l’œil et chargée de sécréter le venin. Cet organe glandulaire se trouve situé sous les muscles crotaphytes, son canal d’excrétion est représenté par un conduit dont deux crochets recourbés et mobiles de la mâchoire supérieure sont pourvus. Voici comment Cuvier décrit la disposition des crochets chez les serpents venimeux :

« Ces os (les maxillaires supérieurs) sont fort petits, portés sur un long pédicule analogue à l’apophyse ptérigoïde externe du sphénoïde, et très mobiles ; il s’y fixe une dent aiguë percée d’un petit canal qui donne issue à une liqueur sécrétée par une glande située sous l’œil. C’est cette liqueur qui, versée dans la plaie par la dent, porte le ravage dans le corps des animaux, et produit des effets plus ou moins funestes suivant l’espèce qui l’a fournie. Cette dent se cache dans un repli de la gencive, quand le serpent ne veut pas s’en servir, et il y a derrière elle plusieurs germes destinés à se développer et à la remplacer si elle se casse dans la plaie. Les naturalistes ont nommé les dents venimeuses crochets mobiles, mais c’est proprement l’os maxillaire qui se meut ; il ne porte point d’autres dents, en sorte que chez ces serpents malfaisants, l’on ne voit dans le haut de la bouche que les deux rangées de dents palatines[1]. »

Quand la morsure a lieu, la glande sécrétoire enveloppée d’un tissu fibreux, se trouve comprimée par les os de la

  1. Cuvier, Règne animal, t. II, p. 86, 2e édition.