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[1206] de la conqueste

nople, où il se trouvoit fort à l’estroit, et hors de laquelle il n’avoit que ces deux places.

221. Quand les Grecs qui estoient à la suitte du Bulgare, et qui s’estoient revoltez contre les François pour se rendre à luy, virent qu’il leur abattoit et razoit ainsi leurs chasteaux et leurs villes, sans leur tenir aucune parole ny capitulation, ils jugérent bien qu’ils estoient perdus, et qu’il feroit la mesme chose d’Andrinople et de Didymotique si tôt qu’il y arriveroit, et que s’il abattoit et ruinoit ces deux places, la Romanie estoit perduë pour jamais, sans esperance de resource ; de maniére qu’ils depéchérent secretement des deputez d’entre eux, qu’ils envoyérent à Constantinople vers Branas, pour le prier de vouloir interposer son credit, et d’obtenir pardon du regent Henry et des Venitiens, et tâcher de refaire leur paix avec eux, proposans que s’ils vouloient luy laisser Andrinople et Didymotique ils se rangeroient tous à luy, et par ce moyen les Grecs et les Latins seroient à l’advenir en bonne intelligence et concorde ensemble. On tint conseil sur ces propositions qui furent fort agitées, et dont la conclusion fut qu’on accorda à Branas et à l’Imperatrice sa femme, qui estoit sœur de Philippe roy de France, les villes d’Andrinople et de Didymotique, avec leurs appartenances et dependances, à la charge d’en faire hommage à l’Empereur, et de le servir dans ses armées suivant l’usage des fiefs. Ainsi le traité fut fait et achevé, et la paix entre les Grecs et les François renouvelée.

222. D’autre part, Jean roy de Valachie et de Bulgarie, aprés avoir sejourné long-temps dans les terres de l’Empire, et ruiné tout le pays durant le caresme,