Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 1.djvu/428

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
410
[1206] de la conqueste

laume de Gomegnies, et de Dreux de Beaurain, avec environ cinquante chevaliers, estimans que le reste n’ozeroit demeurer en ce pays-là pour crainte des ennemis.

228. Henry regent de l’Empire, et les barons qui estoient avec luy, resolurent de passer plus outre : ayans cheminé deux jours, ils allérent camper en une belle vallée, prés d’un chasteau appellé Moniac[1] qui leur fut rendu sur le champ, et où ils sejournérent l’espace de cinq jours, en resolution d’aller secourir Renier de Trit qui estoit enfermé dans la forteresse de Stenimac depuis treize mois. Le Regent demeura au camp avec la meilleure partie de son armée, et envoya les autres qui restoient au secours de Renier de Trit à Stenimac, où ils s’acheminérent avec si grand peril qu’on n’en a jamais veu de plus grand, ayans esté obligez de traverser durant trois jours les terres des ennemis. Ceux qui allérent à cette récousse furent Conon de Bethune, Geoffroy de Ville-Hardouin mareschal de Romanie et de Champagne, Machaire de Sainte-Manehoud, Miles de Brabans, Pierre de Braiecuel, Payen d’Orleans, Anseau de Cahieu, Thierry de Los, Guillaume de Perçoy, et une trouppe de Venitiens dont André Valier estoit capitaine, lesquels enfin arrivérent à Stenimac.

229. Renier de Trit, qui estoit sur les rempars, apperçeut l’avant-garde que le mareschal Geoffroy conduisoit, et les autres bataillons qui venoient en suitte en belle ordonnance. D’abord il ne pût discerner

  1. Moniac : Cette place étoit située en avant d’Andrinople, du côté de la Bulgarie.