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décadence

parut bien détrompé sur son compte, il fut pendu.

Tandis que cette scène extraordinaire se passoit en France, Robert continuellement harcelé par Théodore d’Épire, imploroit de nouveau les secours de l’Occident. Le pape Honorius venoit de mourir, et Grégoire ix, beaucoup plus zélé pour l’Empire latin, lui avoit succédé. Le châtelain d’Arras, grand dignitaire de la cour de Constantinople, fut envoyé d’abord à Rome, puis à Paris, pour obtenir de l’argent et des troupes. Il étoit chargé de dire au Pape et à la reine Blanche que le projet de Robert étoit de maintenir la paix avec Vatace et de faire les derniers efforts pour reconquérir Thessalonique. La régente promit trois cents chevaliers, et le Pape mit à la disposition de l’envoyé des sommes considérables.

Mais ces desseins, qui ne pouvoient être exécutés qu’avec une grande force de caractère, échouèrent par l’inconcevable foiblesse de l’Empereur.

La paix qu’il avoit faite avec Vatace sembloit devoir être durable. Eudocie, que ce prince avoit longtemps refusée à Robert étoit enfin arrivée à Constantinople ; et tous les seigneurs attendoient avec impatience la célébration d’un mariage qui leur faisoit espérer une longue tranquillité du côté de l’Asie. L’Empereur différoit toujours ; et l’on attribuoit ces délais à ses irrésolutions ordinaires. Le scandale fut à son comble quand on en connut la cause.

Baudouin de Neuville, chevalier du pays d’Artois, l’un des premiers conquérans venoit de mourir à Constantinople, laissant une veuve peu riche, et une fille d’une beauté remarquable, promise à un seigneur bourguignon qui en étoit éperdument amou-