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amis, qui avoient licence de le voir et luy parler en presence de sa garde, luy dirent qu’il falloit trouver quelque bon moyen de l’accorder avec ceux de Guise, ses cousins germains, qui luy pourroient faire beaucoup de plaisirs, il respondit, comme piqué de colere, qu’il n’y avoit meilleur moyen d’appointement qu’avec la pointe de la lance. Cette response fut trouvée bien digne de son courage, comme aussi plusieurs autres propos pleins de menaces, desquels il ne se pouvoit retenir, ce qui irritoit le Roy encore davantage et son conseil. De sorte qu’à l’instant l’on envoya querir Christophe de Thou, président, Bartelemy Faye, et Jacques Violle, conseillers au parlement, et Gilles Bourdin, procureur general du Roy, accompagnez du grellier du Tillet, afin de faire son procès.



CHAPITRE XI.


Procedures contre le prince de Condé, qui en appelle. Ruse de la Cour pour le surprendre. Fautes de l’advocat Robert son conseil. Ledict prince condamné à mort. Incompetence de ses juges. Privilege des chevaliers de l’Ordre. Si le Roy peut estre juge des princes du sang et des pairs de France. Divers exemples sur ce sujet. Faute du prince de Condé. Rigueur du Roy envers le prince. Le roy de Navarre en danger.


Les juges arrivez, furent au logis où il estoit prisonnier, et luy dirent la charge qu’ils avoient du Roy, en le priant et interpellant de respondre aux objections. Lors il demanda qu’il luy fust permis de commu-