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ANCIENS MÉMOIRES

avoit toujours eu pour luy des condescendances qu’il ne meritoit pas, vivant avec luy de la maniere du monde la plus douce et la plus honnête, au travers de tous les mauvais traitemens qu’elle en recevoit, sans jamais luy reprocher les infidelitez qu’il luy faisoit, en donnant son cœur et son corps à des concubines qui la luy rendoient odieuse, et n’eurent jamais de repos qu’après luy avoir inspiré la cruelle resolution de la faire mourir.



CHAPITRE XVIII,


De la reddition volontaire que ceux de Burgos et de Tolede firent de leurs villes, aussitôt qu’ils apprirent que Bertrand et la compagnie blanche étoient en marche pour les assiéger.


La ville de Burgos fut fort alarmée de la nouvelle que des espions luy donnerent qu’elle étoit menacée d’un prompt siege, et que les ennemis faisoient un mouvement de ce côté là. Les habitans coururent aux armes, firent fermer leurs portes et sonner la grosse cloche, pour avertir tous les bourgeois que puis qu’on la mettoit en branle, il y avoit quelque calamité publique qu’il falloit tâcher d’écarter. On ne se contenta pas de ces préliminaires, on trouva bon de s’assembler et de tenir conseil pour deliberer sur les mesures qu’il y avoit à prendre dans une affaire où il y alloit du tout. On y appella l’archevêque, qu’il étoit nécessaire de consulter, et dont les avis