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précis des guerres


raineté par le droit de conquête, fit avancer des troupes ; l’archevêque se soumit, et renonça définitivement à toute la juridiction temporelle. Cette importante affaire fut terminée en 1313.

Louis-le-Hutin, en montant sur le trône [1314], trouvoit la France dans l’état le plus déplorable : les finances étoient épuisées ; les peuples ruinés par les impôts, et par l’altération des monnoies, étoient ou révoltés ou disposés à la révolte. Des ligues inquiétantes se formoient dans les provinces. La conduite ferme et prudente du nouveau monarque, qui étoit dirigé par Charles-de-Valois, son oncle, avoit à peine dissipé les troubles, lorsqu’une famine vint désoler le royaume ; et, au milieu de ces désastres, il fallut prendre les armes pour réduire les Flamands révoltés, Louis n’avoit point d’armée, et manquoit d’argent pour lever des troupes ; il ne pouvoit augmenter les impôts, déjà insupportables pour le peuple. Dans la nécessité où il se trouvoit, il publia un édit portant qu’étant roi des Francs, il désiroit qu’il n’y eût plus d’esclaves dans son royaume ; et il offrit l’affranchissement à tous ceux de ses sujets qui fourniroient une somme déterminée. À cette époque, il n’y avoit que les bourgeois des villes qui fussent libres ; ils jouissoient de divers privilèges dans les communes où les rois avoient admis le régime municipal, et ces communes seules avoient envoyé des députés aux États-généraux, sous le dernier règne ; les habitans des campagnes étoient serfs, gens de corps, de poueste, ou de main-morte. Il leur étoit permis de posséder quelques terres, mais ils ne pouvoient ni changer de lieu, ni même se marier sans le consentement de leur sei-