MÉMOIRES
DE
FONTENAY-MAREUIL
SECONDE PARTIE.
NÉGOCIATION DU MARIAGE DE MONSIEUR AVEC MADEMOISELLE DE MONTPENSIER.
LE roy Henry-le-Grand voyant M. de Montpensier prest de mourir, et qu’il n’avoit qu’une fille de madame sa femme, héritière de la maison de Joyeuse, il jugea que ce seroit un party fort sortable pour M. le duc d’Orléans son second fils, les grands biens s’y rencontrant avec la grande qualité : mais afin de luy en faire tirer tout l’avantage qu’il se pourroit, il voulust, quoyqu’ils ne fussent pas en âge de se marier, que le contract de mariage se fist du vivant de M. de Montpensier, lequel, en considération de l’honneur que sa fille et luy recevroient d’une sy haute alliance, stipula qu’en cas que mademoiselle de Montpensier survescust M. d’Orléans, et qu’elle en eust des enfants, qu’elle ne pourroit disposer que de la moitié de ses biens, l’autre moitié demeurant propre à ses enfants ; et que sy elle mouroit la première et sans enfants, il y en auroit le tiers pour M. d’Orléans, sans que ses héritiers y peussent rien prétendre. Peu de temps après ce contract,