Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/456

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ter bientôt ce dessein lui donnoit ces inquiétudes qu’il avoit si extraordinaires.

Il tire en calomnie une action de la Reine et de son conseil, qui avoit été faite innocemment et prudemment sans aucun mauvais dessein contre le Roi, et avec une très-bonne raison pour le bien de son service. Au commencement du remuement des princes à Soissons, la Reine envoya toutes les forces que le Roi avoit auprès de sa personne à l’entour de ladite ville, et, entre autres, ses compagnies de gendarmes et de chevau-légers ; ce qu’elle faisoit pour empêcher ceux de Soissons de venir courir aux portes de Paris et l’incommoder, et pour empêcher aussi qu’ils ne pussent recevoir secours du dehors cependant que l’armée du Roi s’assembloit pour l’assiéger. Le Roi n’ayant plus de cavalerie auprès de lui, et néanmoins ne laissant pas d’aller à la chasse près de Paris, la Reine eut crainte que l’on pût faire quelque entreprise sur sa personne, et arrêta sa compagnie de chevau-légers qui passoit aux portes de Paris pour aller à l’armée, afin de garder la personne du Roi et la sienne, en attendant que, l’armée étant arrivée à Soissons, on pût renvoyer au Roi sesdites compagnies. Luynes prit sujet sur cela de jeter une défiance dans l’esprit du Roi contre la Reine, comme si elle eût eu dessein de tenir sa personne en sa puissance, la faisant garder par des gens qui étoient à elle, et ayant éloigné ceux qui étoient à lui. Il ajouta que le maréchal d’Ancre avoit dessein de s’assurer des personnes de Monsieur et de M. le comte.

Le Roi, dès long-temps mécontent du maréchal d’Ancre, se résolut sur toutes ces choses de le faire