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DU CARDINAL DE RETZ. [1650]

pré leur gouverneur, parce qu’il leur proposoit de se déclarer pour messieurs les princes. Le Roi, qui après son retour de Normandie alla en Bourgogne, y établit pour gouverneur, en la place de M. le prince, M. de Vendôme, comme il avoit établi en Normandie M. le comte d’Harcourt, en la place de M. de Longueville. Le château de Dijon se rendit à M. de Vendôme. Bellegarde, défendue par messieurs de Tavannes, de Boutteville et de Saint-Micaut, fit peu de résistance au Roi, qui revint à Paris de ses deux voyages de Normandie et de Bourgogne, tout couvert de lauriers.

Le bonheur monta un peu trop fortement à la tête du cardinal : il parut beaucoup plus fier qu’il n’avoit paru avant son départ. Voici la première marque qu’il en donna. Dans l’absence du Roi, madame la princesse douairière vint à Paris, et elle présenta requête au parlement pour demander d’être prise en la sauvegarde de la compagnie, afin de pouvoir demeurer à Paris, et avoir justice de la détention injuste de messieurs ses enfans. Le parlement ordonna que madame la princesse se mît chez M. de La Grange, maître des comptes, dans la cour du Palais, pendant que l’on iroit prier M. le duc d’Orléans de venir prendre sa place.

M. le duc d’Orléans répondit aux députés de la compagnie que madame la princesse ayant ordre du Roi d’aller à Bourges, il ne croyoit pas devoir aller au Palais pour opiner sur une affaire en laquelle il n’y avoit qu’à obéir aux ordres supérieurs. Il ajouta qu’il seroit bien aise que M. le premier président le vînt trouver sur les cinq heures. Il y alla, et fit connoître à Monsieur qu’il étoit nécessaire qu’il se rendît le lendemain