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[1649] MÉMOIRES

de ce que je n’entrepris pas de lui faire rendre la généralité des galères. Enfin je ne trouvai que M. de Brissac qui voulut bien ne point entrer en prétention ; et encore Matha, qui n’avoit guère de cervelle, lui ayant dit qu’il se faisoit tort, il se mit dans l’esprit qu’il le falloit réparer par un emploi tel que vous verrez dans la suite.

Toutes ces démarches me firent résoudre à me tirer du pair, et à me servir de l’occasion de la déclaration que M. le prince de Conti fit faire au parlement, qu’il avoit nommé pour son député à la conférence le comte de Maure, pour y faire une pareille déclaration en mon nom le même jour, qui fut le tg mars. Je suppliai la compagnie par cette déclaration, de ne me comprendre en rien de tout ce qui pourroit regarder directement ou indirectement aucun intérêt. Ce pas auquel je fus forcé, pour n’être pas chargé dans le public de la glissade de M. de Beaufort, joint au mauvais effet que cette nuée de prétentions ridicules y avoit produit, avança de quelques jours la proposition que les généraux n’avoient résolu de faire contre la personne de Mazarin, que dans les momens où ils jugeoient qu’elle leur pourroit servir à donner chaleur, par la crainte qui lui étoit fort naturelle, aux négociations qu’il avoit par différens canaux avec chacun d’eux.

M. de Bouillon nous assembla le même soir du 19 chez le prince de Conti ; et il y fit résoudre que ce prince lui-même diroit le lendemain au parlement qu’il n’avoit donné ni lui ni les autres généraux, les mémoires de leurs prétentions, que par la nécessité où ils s’étoient trouvés de chercher leurs sûretés en cas que le cardinal Mazarin demeurât dans le minis-