Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 45.djvu/33

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
30
[1649] MÉMOIRES

L’amnistie fut accordée dans tous les termes que l’on demandoit. On y comprit expressément M. le prince de Conti, messieurs de Longueville, de Beaufort, d’Elbœuf, d’Harcourt, de Rieux, de Lillebonne, de Bouillon, de Turenne de Brissac, de Duras, de Matignon, de Beuvron, de Noirmoutier, de Sévigné, de La Trémouille, de La Rochefoucauld, de Retz ; d’Estissac, de Montrésor, de Matha, de Saint-Germain, d’Apchon, de Sauvebœuf, de Saint-Ibal de Laurétat, de Laigues, de Chavagnac, de Chaumont ; de Canmesnil, de Cugnac, de Crécy, d’Allici et de Barrière.

Il y eut quelques difficultés touchant Noirmoutier et Laigues, la cour ayant affecté de leur vouloir donner une abolition, comme étant plus criminels que les autres, parce qu’ils étoient encore publiquement dans l’armée d’Espagne. M. le chancelier même fit voir aux députés du parlement un ordre par lequel le premier ordonnoit, comme lieutenant général de l’armée du Roi commandée par M. le prince de Conti, aux communautés de Picardie d’apporter des vivres au camp de l’archiduc ; et une lettre du second qui sollicitoit Bridieu gouverneur de Guise, de remettre sa place aux Espagnols, sous promesse de la liberté de M. de Guise, qui avoit été pris à Naples. M. de Brissac soutint que toutes ces paperasses étoient supposées et le premier président se joignant à lui, il fut dit que l’un et l’autre seroient compris dans l’amnistie sans distinction.

Le président de Mesmes, qui eût été ravi de me pouvoir noter, affecta de dire alors qu’il ne concevoit pas pourquoi on ne me nommoit pas expressément dans cette amnistie ; et qu’un homme