Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 45.djvu/358

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sur le sujet de ceux qui y furent nommés, eussent été suivis, les affaires auroient maintenant une autre face. On ne seroit pas tombé dans ces défiances ; le repos de l’État seroit assuré, et nous ne serions pas présentement en peine de supplier Son Altesse Royale, comme c’est mon avis, de s’employer auprès de la Reine pour éloigner de la cour les restes du mazarinisme, et les créatures du cardinal Mazarin qui ont été nommés. Je sais que la forme avec laquelle on demande cet éloignement est extraordinaire. Il est vrai que si l’aversion d’un de messieurs les princes du sang étoit toujours la règle de la fortune des particuliers cette dépendance diminueroit beaucoup l’autorité du Roi et la liberté de ses sujets ; et l’on pourroit dire que ceux du conseil et les autres qui n’ont de subsistance que par la cour auroient beaucoup de maîtres.

« Je crois pourtant qu’il y a exception dans cette rencontre. Il s’agit d’une affaire qui est une suite comme naturelle de celle de M. le cardinal Mazarin ; il s’agit d’un éloignement qui peut lever beaucoup d’ombrages que l’on prend de son retour, d’un éloignement qui ne peut être que très-utile, qui a été souhaité et proposé à cette compagnie par M. le duc d’Orléans, dont les intentions toutes pures et toutes sincères pour le service du Roi et le bien de l’État sont connues de toute l’Europe, et dont les sentimens, étant oncle du Roi et lieutenant général de l’État, ne tirent point à conséquence à l’égard de qui que ce soit.

« Il faut espérer, de la prudence de Leurs Majestés et de la sage conduite de M. le duc d’Orléans, que