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[1649] MÉMOIRES

registrement de la déclaration, le premier président avoit donné des assurances nouvelles d’une récompense pour Sedan, fut présenté au Roi par M. le prince, qui affecta de le protéger dans ses prétentions et le cardinal n’oublia rien de toutes les honnêtetés possibles à son égard. Comme je m’aperçues que l’exemple commençoit à opérer, je m’expliquai, plus tôt que je n’avois résolu de le faire, sur le peu de sûreté que je trouvois à aller à la cour, où mon ennemi capital étoit encore le maître. Je m’en déclarai ainsi à M. le prince, qui fit un petit tour à Paris huit ou dix jours après la paix, et que je vis chez madame de Longueville. M. de Beaufort et M. le maréchal de La Mothe parlèrent de même. M. d’Elbœuf en eut envie ; mais la cour le gagna par je ne sais quel intérêt. Messieurs de Brissac, de Retz de Vitry, de Fiesque, de Fontrailles, de Montrésor de Noirmoutier, de Matha, de La Boulaye de Caumesnil, de Moreul, de Laigues et d’Annery demeurèrent unis avec nous ; et nous fîmes une espèce de corps lui, avec la faveur du peuple, n’étoit pas un fantôme. Le cardinal l’en traita toutefois d’abord, et avec tant de hauteur, que M. de Beaufort, messieurs de Brissac, de La Mothe et moi ayant prié chacun un de nos amis d’assurer la Reine de nos très-humbles obéissances, elle nous répondit qu’elle en recevroit les assurances quand nous aurions rendu nos devoirs à M. le cardinal.

Madame de Chevreuse revint dans ce temps-là à Paris. Laigues qui l’avoit précédée de huit ou dix jours, nous avoit préparés à son retour. Il avoit fort bien suivi son instruction, et s’étoit attaché à elle, quoi-