Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 45.djvu/396

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étoit très-satisfaite, de ce qui s’étoit passé le matin du jour dont Monsieur lui fit ce discours l’après-dînée, le voulut bien prendre pour bon. Il me parut effectivement le soir que cet écrit de Monsieur ne l’avoit point touchée. Je n’ai pourtant point vu d’occasion où elle en eût, ce me semble, plus de sujet. Mais ce ne fut pas la première fois de ma vie que je remarquai qu’on a une grande pente à ne se point aigrir dans les bons événemens. Voici celui que l’assemblée des chambres du samedi 19 produisit.

M. le premier président ayant fait la relation de ce qui s’étoit passé au Palais-Royal le 17, et fait faire la lecture de l’écrit que la Reine avoit donné aux députés, M. le prince prit la parole, en disant qu’il étoit porteur d’un billet de M. le duc d’Orléans qui contenoit sa justification. Il ajouta quelques paroles tendantes au même effet, et en confluant qu’il seroit très-obligé à la compagnie si elle vouloit supplier la Reine de nommer ses accusateurs. Il mit sur le bureau le billet de Monsieur, et un autre écrit beaucoup plus ample, signé de lui-même. Cet écrit étoit une réponse fort belle à celui de la Reine : il marquoit sagement et modestement les services de feu M. le prince et les siens il faisoit voir que ses établissemens n’étoient pas à comparer à ceux du cardinal : il parloit de son instance contre les sous-ministres, comme d’une suite très-naturelle et très-nécessaire de l’éloignement de M. le cardinal. Il répondit à ce qu’on lui avoit objecté de la retraite de madame sa femme et de madame de Longueville sa sœur en Berri ; que la seconde étoit dans les Carmélites de Bourges, et que la première demeuroit en celle de