Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 46.djvu/157

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par l’emploi de Rome, auquel vous m’avez dit plusieurs fois que vous étiez résolu, plutôt que de figurer avec lui. Vous êtes cardinal, vous êtes archevêque de Paris ; vous avez l’amour du public ; vous n’avez que trente-sept ans : sauvez la ville, sauvez l’État ! » Voilà en substance ce que M. de Fontenay me dit, et ce qu’il me dit avec une rapidité qui n’étoit nullement de sa froideur ordinaire ; et il est vrai que j’en fus touché : car quoiqu’il ne m’apprît rien à quoi je n’eusse déjà pensé, comme vous l’avez vu par les réflexions que j’avois faites à mon égard sur l’incendie de l’hôtel-de-ville, je ne laissai pas de me sentir plus ému de ce qu’il me représentoit sur cela, que de tout ce qui m’en avoit été dit jusque là, et même que de tout ce que je m’en étois moi-même imaginé.

Il y avoit déjà assez long-temps que cette députation du clergé nous rouloit dans l’esprit à M. de Caumartin et à moi, et que nous en examinions et les manières et les suites. Je dois à M. Joly la justice de dire que ce fut lui qui le premier l’imagina, aussitôt que le cardinal Mazarin se fut éloigné. Nous joignîmes tous ensemble, à la substance, les circonstances que nous y jugeâmes les plus nécessaires et les plus utiles. La première et la plus importante en tout sens fut de porter Monsieur à approuver du moins cette conduite ; et les dispositions où je vous ai marqué ci-dessus qu’il étoit nous donnoient lieu de croire que nous pourrions le tenter avec fruit. J’employai pour cet effet celles des raisons qui étoient le plus à son goût, dans ce que je vous ai dit ci-dessus à propos du sentiment de M. de Fontenay. J’y ajou-