Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 46.djvu/177

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

 ; ce n’étoit pas une affaire, il n’avoit qu’a le vouloir. L’on m’objectera par la même raison que quand il aura fait la paix, quand il sera retiré à Blois, et quand le cardinal Mazarin sera rétabli ; l’on m’objectera, dis-je, que l’on me fera les mêmes discours : mais je soutiens que la différence y sera très-grande et tout entière, en ce que Monsieur peut ne pas prévoir, au moins à l’égard des peuples, ce rétablissement du Mazarin, et ne peut pas ne point voir, comme présente dès à cette heure, cette punition de Paris, qui, s’il ne s’y oppose, arrivera peut-être demain. J’appréhende pour le gros de l’État, le rétablissement de M. le cardinal Mazarin ; il ne me feroit pas de peine, au moins pour le présent, pour Paris. Ce n’est ni son humeur ni son intérêt de le châtier ; et s’il étoit à la cour à l’heure qu’il est, je craindrois moins pour la ville que je ne crains. Ce qui me fait trembler pour elle, c’est l’aigreur naturelle de la Reine, la violence de Servien, la dureté du Tellier, l’emportement de l’abbé Fouquet, la folie d’Ondedei. Tout ce que ces gens-là conseilleront dans les premiers mouvemens d’une réduction, tout ce qu’ils exécuteront sera sur le compte de Monsieur, et de Monsieur qui sera encore dans Paris, ou à la porte de Paris ; au lieu que tout ce qui arriveroit après qu’il auroit fait un traité raisonnable, et qu’il auroit pris toutes les sûretés convenables à une affaire de cette nature, de concert même avec le parlement et avec les autres corps de la ville, et après qu’ensuite il se seroit retiré à Blois ; au lieu, dis-je, que tout ce qui arriveroit après cela (je dis tout, sans excepter même