Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 46.djvu/186

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aussitôt qu’il fut arrivé à Veneau-les-Dames, qui est dans le Barrois. Il rentra ensuite en Champagne avec toutes ses troupes, et un renfort de trois mille chevaux allemands, commandés par le prince Ulric de Wurtemberg. M. le chevalier de Guise servoit sous lui de lieutenant général et le comte de Pas, duquel j’ai déjà parlé en quelque lieu, y avoit joint, ce me semble, quelque cavalerie. M. de Lorraine marcha vers Paris à petites journées, enrichissant son armée du pillage, et se vint camper auprès de Villeneuve-Saint-Georges, où les troupes de Monsieur commandées par M. de Beaufort, celles de M. le prince qui étoit malade à Paris commandées par messieurs le prince de Tarente et le comte de Tavannes, et celles d’Espagne commandées par Clinchant, sous le nom de M. de Nemours, le vinrent joindre. Ils résolurent tous ensemble de s’approcher près de M. de Turenne, qui tenant Corbeil et Melun et tout le dessus de la rivière, ne manquoit de rien au lieu que les confédérés, qui étoient obligés de chercher à vivre aux environs de Paris, pilloient les villages, et renchérissoient par conséquent les denrées de la ville. Cette considération, jointe à la supériorité du nombre qu’ils avoient sur M. de Turenne, les obligea à chercher les occasions de le combattre. Il s’en défendit avec cette capacité qui est connue et respectée de tout l’univers, et le tout se passa en rencontres de partis et en petits, combats de cavalerie, qui ne décidèrent rien. L’imprudence, ou plutôt l’ignorance et du cardinal et des sous-ministres, fut sur le point de précipiter leur parti, par une faute qui leur devoit être plus préjudiciable sans comparaison que la défaite même de M. de Tu-