Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 46.djvu/248

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bien qu’elles marquoient. un souverain mépris pour les menaces et pour les promesses, et une résolution inviolable de ne point quitter l’archevêché de Paris.

Je reçus, dès le lendemain, une lettre de mes amis qui me marquoit l’effet admirable que ma réponse, qu’ils firent imprimer toute la nuit, avoit fait dans les esprits et qui me donnoit avis que M. le président de Bellièvre devoit, le jour suivant, faire une seconde tentative. Il y vint effectivement, et il m’offrit, de la part du Roi, les abbayes de Saint-Lucien de Beauvais, de Saint-Médard de Soissons, de Saint-Germain d’Auxerre, de Barbeau, de Saint-Martin de Pontoise, de Saint-Aubin d’Angers, et d’Orcan, pourvu ajouta-t-il, que vous renonciez à l’archevêché de Paris et que… « (il s’arrêta à ce mot en me regardant, et en me disant : « Jusqu’ici je vous ai parlé comme ambassadeur de bonne foi ;je vais commencer à me moquer du Sicilien, qui est assez sot pour m’employer à une proposition de cette sorte ; et pourvu donc, continua-t-il, que vous donniez douze de vos amis pour caution que vous ratifierez votre démission dès le premier moment que vous serez en liberté. Ce n’est pas tout, ajouta-t-il : il faut que je sois de ces douze, qui seront messieurs de Retz, de Brissac, de Montrésor, de Caumartin d’Hacqueville, etc. Écoutez-moi, reprit-il tout d’un coup, et ne me répondez point, je vous supplie, que je ne vous aie parlé tant qu’il m’aura plu. La plupart de vos amis sont persuadés que vous n’avez qu’à tenir ferme, et que la cour vous donnera votre liberté, en se contentant de se dé-