Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 46.djvu/251

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tions pour la ratification. — Et si je vois jour, reprit le président, à ce que l’on ne vous demande plus de cautions, qu’en dites-vous ? — Je donnerai demain ma démission, lui répondis-je. » Il m’expliqua en cet endroit tout ce qu’il avoit fait ; il me dit qu’il ne s’étoit jamais voulu charger d’aucunes propositions jusqu’à ce qu’il eût connu clairement que l’intention véritable du cardinal étoit de me donner la liberté et que sa disposition étoit pareillement de se relâcher des conditions qu’il avoit demandées pour la sûreté de ma démission ; qu’il n’y en avoit aucune qui ne lui fût venue dans l’esprit ; que la première pensée avoit été d’exiger une promesse par écrit du chapitre des curés et de la Sorbonne, qui s’engageassent à ne me plus reconnoître, en cas que je refusasse de la ratifier lorsque je serois en liberté ; que la seconde avoit été de me faire mener au Louvre, d’y assembler tous les corps ecclésiastiques de la ville, de m’obliger de donner ma parole au Roi en leur présence. Enfin il n’y a sorte de moyens, ajouta-t-il dont il ne se soit avisé pour satisfaire à sa défiance. Vous le voyez par ce que je viens de vous en dire, qui ne fait pourtant pas la moitié de ce que j’en ai vu. Comme je le connois, je ne lui contredis sur rien. Toutes ses ridicules visions se sont évanouies d’elles-mêmes : celle des douze cautions, qui est à la vérité plus praticable que les autres, subsiste encore ; mais elle se dissipera comme les autres, pourvu que vous demeuriez ferme à ne la pas accepter. Je la disputerai avec opiniâtreté contre vous, vous la refuserez avec fermeté comme croyant qu’elle vous est honteuse ; et nous ferons venir le