Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 46.djvu/263

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taquer les lignes, comme il fit ; les serviteurs de M. le prince, qui étoient en bon nombre dans la ville, se seroient certainement joints à mes amis ; la fuite de M. le chancelier et de M. Servien auroit fait perdre cœur aux mazarins ; la collusion de M. le président de Bellièvre m’auroit été d’un avantage signalé. M. Nicolaï, premier président de la chambre des comptes, a dit depuis que comme il n’y avoit pas eu contre moi une seule ombre de formalités observée, sa compagnie n’auroit pas hésité un moment à faire, à l’égard de ma possession, tout ce qui dépendoit d’elle. J’aurois connu en faisant ces premières démarches, jusqu’où j’aurois dû et pu porter les secondes. Si, comme je l’ai dit ci-dessus, j’eusse rencontré le chemin plus embarrassé que je l’aurois cru ; je n’aurois eu qu’à faire un pas en arrière, à traiter purement l’affaire en ecclésiastique, et me retirer, après ma prise de possession, à Mézières, où deux cents chevaux m’eussent passé avec toute sorte de facilité, toutes les troupes du Roi étant éloignées. Le vicomte de Lameth étoit dedans ; et Noirmoutier même, quoique accommodé sous main à la cour, comme vous avez vu ci-devant, eût été obligé de garder de grandes mesures avec moi pour ne se pas déshonorer tout-à-fait dans le monde, et par la considération même de son intérêt particulier, parce que Charleville et le Mont-Olympe ne sont que comme un rien sans Mézières. Il avoit, de plus, renoué en quelque façon avec moi depuis que j’étois sorti de Vincennes ; et comme il croyoit que j’aurois au premier jour ma liberté, il avoit pris cet instant pour se raccommoder avec moi, et pour m’envoyer Blanche-