Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 46.djvu/376

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car s’il y avoit lieu de se servir de ce décret pour m’ôter l’exercice de ma charge, c’auroit été lorsque j’étois en prison, puisqu’il ne parle que de ce qu’on doit faire quand un évêque est prisonnier : ce qu’on a été si éloigné de prétendre, que, durant tout le temps de ma prison jusqu’au jour de ma délivrance, mes grands vicaires ont toujours paisiblement gouverné mon diocèse en mon nom et sous mon autorité. Et en effet comment mes ennemis auroient-ils pu se servir de ce même décret, sans vouloir prendre à l’égard de moi la place peu honorable des païens ou des schismatiques, qui, n’ayant point ou de crainte pour Dieu ou de respect pour l’Église, ne font point de conscience de persécuter les ministres de Dieu et les prélats de l’Église et de les réduire à la servitude et à la misère d’une prison ? Que si l’on ne s’en est pas pu servir lorsque j’étois dans la captivité, parce que je n’étois pas retenu par des païens ou des schismatiques, qui est la seule espèce de ce même décret, comment auroit-on pu s’en servir lorsque Dieu avoit rompu mes liens, puisque le Pape y ordonne expressément que cette administration du chapitre ne doit durer que jusqu’à ce que l’évêque soit en liberté ? De sorte que si vous aviez pris auparavant l’administration de mon diocèse lorsque j’étois retenu captif (ce que vous n’avez jamais voulu faire), vous auriez dû nécessairement la quitter selon la disposition expresse de ce même décret, aussitôt que Dieu m’a rendu la liberté. Que si l’on prétend que l’absence d’un archevêque qui est libre, et les empêchemens qu’une puissance séculière peut apporter aux fonctions de ses grands vicaires, donnent au chapitre le même droit de prendre en