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qu’il n’assisteroit à l’assemblée des chambres que ceux qui auroient vingt ans de service et que l’assemblée ne seroit faite que par la résolution de la grand’chambre. Les députés ont commis pour dresser nos propositions messieurs les présidens Le Coigneux, Viole, de Longueil, conseillers ; Paris, maître des comptes ; Bragelonne, conseiller en la cour des aides et Tournier ; échevin.

Le samedi à dix heures du matin, M. le premier président n’a point été à la conférence, à cause de sa maladie. Cela fut cause que nous allâmes au château, et entrâmes en la chambre de notre assemblée par un escalier qui est à l’entrée de la porte, sans être vus que de peu de personnes, et montâmes droit en notre chambre. Les députés ayant pris place, M. le président de Mesmes dit que M. le premier président lui avoit envoyé une lettre qui venoit de la part de M. le président de Bellièvre, et avoit été apportée le vendredi au soir par le sieur de La Roussière, premier gentilhomme de la chambre de M. le prince de Conti ; et ayant montré la lettre elle fut par lui lue et elle étoit en ces termes


« Monsieur

Il est midi : il n’y a point de blé arrivé à Paris par la rivière, et nous n’avons reçu du sieur Lainé, non plus que du sieur Lescot, échevin, que des procès-verbaux qui nous apprennent qu’il n’y a point de magasins à Corbeil, à Melun ni à Montereau, tels que l’on s’étoit imaginé ; et que difficilement on pourra tirer par cette rivière les trois ou quatre cents muids de blé que nous devrions déjà avoir reçus. Et comme cet article est non-seulement le premier, mais le fondement de la conférence, sans l’établissement duquel, et l’exécution de bonne foi l’on ne peut entrer en la discussion d’aucune chose, la cour m’a chargé de vous écrire le mauvais état auquel est cette affaire, afin qu’en étant averti, et par vous, monsieur, messieurs les autres députés, il y soit pourvu. Nous espérions ce matin recevoir des ordres généraux pour laisser arriver en cette ville non-seulement les blés, mais aussi les autres grains, chairs, bois, fourrages, et autres choses nécessaires pour subsister pendant le cours de la conférence, sans qu’il fût besoin d’en recevoir en particulier chaque jour, et que les