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d’Orléans lui avoit demandé s’il ne vouloit pas finir affaire et terminer la conférence ce jour-là ; et qu’il lui avoit répondu qu’il étoit impossible ; qu’il n’y avoit guère d’apparence que l’on voulût terminer la conférence par la paix, puisque l’on n’avoit pas tenu la parole que l’on avoit promise ; que NI. le duc d’Orléans lui avoit dit qù’il falloit la terminer dès le jour, et au plus tard dès le lendemain, de crainte qu’il ne se fît des actes d’hostilité de part et d’autre qui mettroient les affaires hors des termes d’accommodement ; qu’il étoit facile. Qu’il avoit dit plusieurs discours à M. le duc d’Orléans, auxquels il avoit pris plaisir, voyant la liberté avec laquelle il défendoit les intérêts du parlement ; et qu’enfin il lui avoit dit qu’il pourroit peut-être faire souffrir beaucoup de maux à la compagnie, mais qu’il ne la forceroit jamais à consentir à une paix honteuse et déraisonnable. Après ce discours, ont été lues deux lettres de M. le président de Belliévre, du 9 mars, adressant es à M. le premier président, et une de N. le prince de Conti, l’arrêté dudit parlement du 9 mars, et l’extrait d’une lettre écrite par Cotart, bourgeois de Paris.

Comme on alloit délibérer sur lesdites lettres et sur l’arrêté le sieur Saintot a frappé à lâ porte de la chambre de l’assemblée, et étant entré a dit que M. le duc d’Orléans prioit la compagnie de venir au château, dans la chambre où l’on avoit commencé la conférence ; que le lieu seroit commode pour les choses qu’il avoit à leur dire. M. le premier président a répondu, de l’avis de la compagnie, qu’elle alloit monter en carrosse pour aller au château, et que l’on apprêtât les carrosses ; et avant que de partir a été lue une lettre datée de ce jour, écrite par le prevôt des marchands aux échevins députés.

Après la lecture de laquelle a été arrêté que l’on se plaindroit bien hautement de l’inexécution des promesses du blé ; qu’à faute d’y satisfaire, on ne passeroit point plus avant à ladite conférence. Et aussitôt messieurs les députés sont allés au château ; et étant montés en la chambre de la conférence M, le maréchal de Gramont y est survenu, qui a rendu de grandes civilités à la compagnie ; a témoigné avoir pris soin, tant qu’il avoit pu, de conserver ce qui appartenoit à messieurs du parlement ; qu’il étoit fort désireux que la paix se fît ; que M. le duc d’Orléans et M. le