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cent[1], s’étoit laissé toucher à des manières de réprimande que l’Empereur, à l’instigation des jésuites, lui avoit fait faire par son nonce à Vienne. Il ne voyoit plus la signora ; et il soulageoit le cruel ennui que l’on a toujours cru qu’il en avoit, par des conversations assez fréquentes avec la princesse de Rossane[2], femme de son neveu, qui, quoique très-spirituelle, n’approchoit pas du génie de la signora, mais qui, en récompense, étoit beaucoup plus jeune et beaucoup plus belle. Elle s’acquit effectivement du pouvoir sur son esprit, et au point que la signora Olympia en eut une cruelle jalousie, qui, en donnant encore de nouvelles lumières à son esprit, déjà extrêmement éclairé et habile par lui-même, lui fit enfin trouver le moyen de ruiner sa belle-fille auprès du Pape, et de rentrer dans sa première faveur. Ma nomination tomba justement dans ce temps où celle de madame la princesse de Rossane étoit la plus forte ; et il parut en cette occasion que la fortune voulût réparer la perte que j’avois faite en la personne de Pancirolle. C’est le seul endroit de ma vie où je l’aie trouvée favorable. Je vous ai dit ailleurs les raisons pour lesquelles j’avois lieu de croire que madame la princesse de Rossane me le pouvoit être, et sans comparaison davantage que la signora Olympia, qui ne faisoit rien qu’à force d’argent ; et vous croyez aisément qu’il n’eût pas été aisé de me résoudre à en donner pour un chapeau. L’abbé

    gner cette dame. Dona Olympia mourut de la peste à Orviette en 1656. (A. E.)

  1. Jean-Baptiste Pamfilio, élu pape en 1643, à la place d’Urbain VIII, et mort en janvier 1655. (A. E.)
  2. Femme du prince Camillo, neveu du Pape. (A, E.)