Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 46.djvu/49

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après que j’aurai touché, le plus légèrement qu’il me sera possible, un petit détail qui concerne Paris, et quelque chose en général qui regarde la Guienne.

Vous vous pouvez ressouvenir que je vous ai parlé de M. de Chavigny dans le second volume de cet ouvrage, et que je vous ai dit qu’il se retira en Touraine un peu après que le Roi eut été déclaré majeur. Il ne trouva pas le secret de s’y savoir ennuyer, mais il s’y ennuya beaucoup en récompense, et au point qu’il revint à Paris aussitôt qu’il en eut un prétexte ; et ce prétexte fut la nécessité qu’il trouva dans les avis que M. de Gaucourt lui donna, de remédier aux cabales que je faisois auprès de Monsieur contre les intérêts de M. le prince. Ce M. de Gaucourt étoit homme de grande naissance car il étoit de la maison de ces puissans et anciens comtes de Clermont en Beauvoisis, si fameux dans nos histoires. Il avoit de l’esprit et du savoir-faire, mais il s’étoit trop érigé en négociateur ce qui n’est pas toujours la meilleure qualité pour la négociation. Il étoit attaché à M. le prince, il avoit à Paris sa principale correspondance ; et son principal soin fut, au moins à ce qui m’en parut, de me ruiner dans l’esprit de Monsieur. Comme il n’y trouvoit pas de facilité, il eut recours à M. de Chavigny, qui revint à Paris en diligence, ou par cette raison, ou sous ce prétexte. M. de Rohan qui y arriva dans ce temps-là, très-satisfait de la défense d’Angers, quoiqu’elle eût été très-médiocre, se joignit à eux pour ce même effet. Ils m’attaquèrent en forme, comme fauteur couvert du Mazarin ; et pendant que leurs émissaires gagnoient ceux de la lie du peuple qu’ils pouvoient corrompre par argent, ils n’oublièrent rien pour ébranler Mon-