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[1652] MÉMOIRES

revenoit avec des femmes : quand elle fut entrée, il lui dit cent injures, et lui donna même un soufflet. Qu’à cette heure qu’il étoit marié, il n’étoit pas plus raisonnable ; qu’il méprisoit sa femme ; qu’il la privoit de la vue de ses proches, et particulièrement de celle de son frère, qu’elle aimoit plus que personne ; qu’il ne lui donnoit point d’argent pour ses nécessités suivant sa condition ; qu’il faisoit des galanteries ; qu’on en avoit des preuves par ses propres lettres ; que sa femme vouloit mettre une fin à tout cela. La femme de Pelaud l’étant allé voir à son retour, après beaucoup de complimens qu’elle lui fit, tomba sur l’histoire de la présidente de Pommereuil, et lui dit qu’ayant eu sujet de se plaindre de son mari, et de vouloir être séparée, quoiqu’il y eût très-long-temps qu’ils fussent mariés, et qu’ils eussent des enfans, elle n’avoit point voulu quitter son logis, d’où le mari avoit enfin été contraint de sortir, avec son fils du premier lit ; et que comme il avoit voulu faire transporter les meubles par des archers, sa femme étoit survenue avec d’autres gens armés, et elle-même ayant une hallebarde à la main, et qu’elle les avoit mis en fuite ; qu’il lui faudroit une pareille femme à celle-là pour le mettre à la raison.

Un créancier à qui Le Camus, frère de la présidente Le Coigneux, devoit vingt-deux mille livres dont il ne pouvoit tirer paiement, le fit guetter, un jour qu’on savoit qu’il devoit revenir d’une maison qu’il a à…, par vingt ou trente soldats des gardes qui étoient au Roule, conduits par un sergent qui le connoissoit. Il étoit à cheval, lui troisième ; un des soldats s’approche de lui comme pour lui demander