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MÉMOIRES

fit en sorte qu’il eut sujet de croire que le duc de Beaufort, le coadjuteur et M. de Broussel n’y trouvoient rien à dire.

Quand il fut revenu, la marquise de Sablé pria madame de Longueville de lui dire qu’elle ne croyoit pas qu’il trouvât mauvais qu’elle eût sollicité pour le président de Maisons, lui ayant les obligations qu’elle lui avoit ; mais que ses sollicitations n’avoient toujours été qu’en cas qu’il eût l’exclusion ; et que le président de Maisons l’ayant eue, elle aimoit mieux qu’il fût dans la charge qu’aucun autre, parce qu’elle l’en tenoit le plus capable, et qu’elle estimoit que les affaires ne se pouvoient bien remettre que par son moyen.

La charge fut donnée à M. d’Avaux[1] et à lui conjointement ; et M. d’Avaux eut le premier lieu[2], comme plus ancien conseiller d’État. Par cette raison il devoit avoir le choix de l’emploi : et parce qu’au retour de d’Emery, Tubeuf, qui depuis long-temps n’étoit pas bien avec lui, jugeant bien qu’il lui seroit impossible de servir sans descendre de plusieurs degrés et sans recevoir beaucoup de dégoûts, résolut de demander à se décharger de l’épargne, qui étoit le plus beau de son emploi, parce que d’Emery voudroit assurément qu’il tombât entre les mains de quelqu’un qui dépendit de lui ; il n’eut pas plus tôt pris cette résolution, que d’Emery pensa au moyen de se conserver en effet l’épargne ; et, pour y par-

  1. M. d’Avaux : Jean-Jacques de Mesmes, comte d’Avaux, président à mortier, membre de l’Académie française, mort en 1688. Son plus jeune frère, Jean-Antoine, comte d’Avaux, fut le célèbre diplomate de cette famille.
  2. Le premier lieu : C’est-à-dire qu’il fut en première ligne.