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[1652] MÉMOIRES

ou plutôt qu’il en sortit, par le désespoir de s’y voir méprise par ceux qui l’y avoient adoré il n’y avoit pas deux mois.

Le même jour, les échevins s’assemblèrent à l’hôtel-de-ville, et tout d’une voix, ainsi que les bourgeois de leur assemblée, résolurent d’exécuter ponctuellement tout ce que le Roi leur avoit ordonné par la lettre qu’il leur avoit écrite : et sur ce qu’on avoit eu avis que quelques-uns vouloient empêcher qu’ils n’obéissent aux ordres du Roi jusqu’à ce que l’amnistie fût envoyée au parlement de Paris, le duc de Bournonville, les sieurs de Pradelle, de Rubentel, de Bourgon, de Chazan, de Ligny, de Poix, Du Bocquet et de Gandeville se trouvèrent aux environs de la Grève avec trois cents hommes, portant tous un ruban blanc au chapeau, pour marque qu’ils étoient au service du Roi, et tout prêts d’apporter remède pour les garantir de l’insulte qu’on avoit menacé de leur faire ; et depuis ce jour-là le sieur de Bournonville, et les quatre ou cinq autres qui travailloient pour l’avancement de l’affaire, et qui n’avoient agi qu’incognito, marchèrent par la ville avec la plume blanche au chapeau, et visitoient leurs amis publiquement ; et ce même jour-là quatre officiers allemands de l’armée de Wirtemberg furent dépouillés dans le milieu de la rue Saint-Martin, en plein midi, par des habitans de ce quartier-là, auxquels on avoit donné quelque argent pour les encourager à pousser les ennemis du Roi et les pilleurs des environs de Paris.

Pendant que cela se faisoit, le sieur Du Fay avoit préparé son affaire pour l’exécution du dessein de la Bastille, qu’il communiqua aux sieurs de Bournon-