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des dindjié ou loucheux

— Allons à la recherche des petits canards, de l’autre côté de la Grande-Eau,

Ils montèrent dans leur canot, vinrent de ce côté-ci, et s’égarèrent sur la mer[1].

— Mon frère cadet, dit l’aîné, cette terre-ci, hélas ! ne ressemble point à la nôtre. Ces sapins ne sont pas semblables à nos sapins.

— Hélas ! mon frère aîné, nous sommes bien malheureux. De quelle manière pourrons-nous retourner dans notre patrie ?

Les deux frères, étant partis de là, virent tout à coup arriver beaucoup de gens en pirogue, dit-on. Ces étrangers s’approchèrent des deux égarés.

— Dites-donc, vous autres, voulez-vous venir avec nous ?

— Oui, c’est bon, répondirent les deux frères. Ils abordèrent avec les étrangers, on prit de la nourriture, on se rembarqua et l’on quitta le rivage pour gagner le large.

On vogua longtemps sans doute ; pendant longtemps on tint la mer. À la fin on arriva chez des hommes jaunes avec lesquels se firent des échanges ; mais on ne demeura pas longtemps avec eux.

  1. Comparez avec la première tradition des Tchiglit Nunaor-tchénéyork.