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des dènè peaux-de-lièvre

La femme n’a pas de nom ; cependant, on rappelle le plus souvent Êtρinta Yénnéné (la femme que l’on ne voit pas sortir, ou la femme invisible). Ils ont produit à eux deux les castors et les lièvres. Comme Inkfwin-Wétay voulait produire beaucoup d’animaux, au commencement des temps, il lança sur terre une tête de castor, et aussitôt le castor abonda sur cette terre.

Quant au lièvre, il le prit dans ses mains et lui montra la terre. Le lièvre eut peur : « On va faire de moi un malheureux ; on me traitera en esclave, » pensa-t-il, et il se mit à crier : Kéa ! Kéa !

Inkfwin-Wétay le lâcha. Et depuis ce temps-là, les lièvres abondent dans notre pays.

Le mari réside au zénith, sa femme au nadir. Un jour, leur fils, en se promenant dans le ciel, aperçut la terre. Alors, étant retourné vers son père, il lui parla ainsi : « Sétρa tayitay yèhta odéyinkρon ; tédi ndu yazè kkè, tchaëkhé khétρédatti lonnié, kkanéuntρa. Ekhu « séρa ninondja, « sétpa ! » nendi déné étρunettiné. » C’est-à-dire : « Mon père, qui demeures en haut, allume donc la verge céleste (la grande Ourse) ; sur cette petite île (la terre), mes frères sont bien malheureux, vois-le donc. Et puis, l’homme misérable te crie : « Viens vers moi, mon père[1] ! »

  1. Cette phrase stéréotypée se dit en chantant.