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des dènè peaux-de-lièvre

Il donna au jeune homme à manger les entrailles d’un renne, comme nous faisons à l’égard d’un petit chien. Mais celui-ci ne put en venir à bout.

— Comment, mon petit-fils, ton estomac est si exigu ! fit-il.

Et il dévora tout.

— Mes chiens vont venir dévorer les os, ajouta-t-il.

Un gros rat musqué était perché sur sa clavicule. Il appelait ce rongeur un pou. Il le prit, le plaça entre son pouce et son index et l’écrasa bel et bien.

Ayant vu un gros orignal :

— Vois, dit-il, ce coq de bruyère qui se promène là-bas.

Cet élan, il le flécha et le tua. Il voulut que l’homme l’avalât ; mais celui-ci ne put en venir à bout :

— Ah ! mon petit-fils, que ton gosier est étroit ! fit le géant.

Après cela, Enna-Guhini prit de gros castors géants auxquels il coupa la queue. Il les écorcha, prit une queue de femelle bien rôtie, et la passant à l’homme :

— Mon petit-fils, une bouchée ! dit-il.

Il porta la queue du castor géant à la bouche du jeune homme :

— Avale cela, c’est délicieux ! fit-il.