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des dènè peaux-de-lièvre

Après cela, le Sensé eut envie de faire des flèches. Ayant avisé le plus gros des poiriers, il le frappa sur le tronc, et aussitôt il tomba de ses rameaux une pluie de hampes de flèches toutes préparées.

— Maintenant, il me faut des dards, dit-il.

Il s’en alla au bord de l’eau, y vit une grosse pierre feuilletée. Il la jeta dans l’eau, puis dans le feu, et aussitôt la roche se divisa en une quantité de pierres plates, dont il fit des dards en un instant.

— Maintenant, il me faut des pennes pour mes flèches, dit-il.

Il s’en alla vers un gros sapin, au sommet duquel un grand aigle à tête blanche avait fixé son aire. Il y grimpa, en l’absence du père et de la mère, et se blottit dans le nid avec les aiglons.

— Y en a-t-il, parmi vous, un qui soit rapporteur, et qui puisse me trahir ? demanda le Sensé aux aiglons.

— Oui, dit un petit aigle, ma sœur que voilà médit et commet la détraction.

Kuñyan la prit, la tua, la jeta en bas du nid et prit sa place.

— Alors, dis-moi, petit, quand ton père reviendra au nid, que se passera-t-il ? dit le Sensé à l’aiglon.