Page:Petitot - Traditions indiennes du Canada Nord-Ouest, 1886.djvu/175

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
145
des dènè peaux-de-lièvre

alla avec une quantité de plumes de tonnerre dont il garnit ses flèches.

De son union avec sa sœur, Kuñyan eut un fils, un fils maussade, qui pleurait sans cesse.

— Sans doute qu’il n’a pas de jouet, pensa-t-il.

Il s’en alla au bord de la mer, grimpa sur un grand sapin, en élagua toutes les branches à l’exception d’un bouquet tout en haut, coupa ensuite l’arbre par le pied, et le donna à l’enfant en guise de hochet. Depuis lors, il ne pleura plus.

Après cela, il prit envie à Kuñyan de détruire tous les hommes. Dans ce but, il fit une grande provision de bois de saule sec, lequel est très dur et aigu comme des pointes de fer. Il épointa ces branches sèches et les planta comme des chevaux de frise tout autour de sa tente. La nuit venue, il arriva beaucoup de monde pour visiter le Sensé, et tous s’éventrèrent ou s’enfourchèrent sur ces pieux.

Puis il dit à sa sœur :

— Avec de l’écorce de bouleau, prépare-moi une sellette d’enfant.

— Que veux-tu faire de cela ? lui dit sa sœur.

Cependant elle fit la sellette, qu’elle garnit de mousse.

Quand Kuñyan eut sa sellette, il se transforma en un petit enfant, s’assit dans le petit siège, le