Page:Petitot - Traditions indiennes du Canada Nord-Ouest, 1886.djvu/183

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
153
des dènè peaux-de-lièvre

se dit-on. Le corbeau va revenir ; ne faisons pas de bruit, afin de capturer ce maudit. »

Or, le corbeau, qui était un magicien très puissant, avait mis dans un sac de la fiente de chien, médecine très forte. En son absence, la troupe s’était assise et attendait en silence. Sur le sentier, on trouva du gras de renne. Les hommes voulurent le manger. Pouah ! il se changea dans leur bouche en fiente de chien.

Plus loin, ils trouvèrent de la viande qui paraissait excellente. Même mystification leur arriva. C’est que le corbeau avait attrapé tout ce monde en dispersant le contenu de son sac à médecine qui contenait de la fiente de chien.

— Comment faire pour punir cet infâme ? se disait-on en fureur.

Alors, cette même vieille, appelée Intla-otsihiñè ou la Chouette, construisit une loge de médecine et dit :

— Je vais faire la médecine afin de découvrir la retraite du corbeau ; car je le cherche vainement, je ne le vois plus ; mes yeux me paraissent comme s’ils étaient cuits.

Aussitôt, faisant la jonglerie, elle le vit et dit :

— Voyez-vous là-bas cette terre qui s’allonge à l’horizon ? C’est là que se trouve le voleur. Allez-y.

La troupe repartit de plus belle. Elle parcourut