Page:Petitot - Traditions indiennes du Canada Nord-Ouest, 1886.djvu/249

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
219
des dènè peaux-de-lièvre

— Oh ! le méchant homme, voilà qu’il se lève contre nous.

— Mes sœurs, mes sœurs, leur cria-t-il, pourquoi me maudissez-vous, moi qui vous aime tant ? Ne voyez-vous pas que j’ai les fesses brûlées ? Mais maintenant, vous me connaîtrez. Vous m’appelez mauvais, eh bien ! pour vous mauvais je serai.

Après cet événement, Efwa-ékê se maria avec une étrangère et en eut une fille qui était fort belle. Elle était si belle que le malheureux père conçut pour elle une passion coupable si violente qu’elle le porta à s’oublier à son égard.

Cet inceste mit fort en colère la femme à Efwa-éké, qui se promit bien de le tuer et lui en fit même l’aveu.

— Si tu veux parvenir à me détruire, lui dit Efwa-éké, fais un grand bûcher sur mon corps et brûle-moi. C’est le seul moyen. Ce n’est que de cette manière que la mort a empire sur moi.

Sa femme le tua donc, et ayant empilé du bois sur le corps de son mari, elle y mit le feu afin de détruire le cadavre. Puis elle se donna à un autre homme et se remaria.

Cependant, la grosse hache de pierre d’Efwa-éké n’avait pas été brûlée ; elle ressortait de la terre, de dessous la grande souche sous laquelle on avait enseveli les cendres du géant. De là-