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des dènè peaux-de-lièvre

— Mon fils, va visiter mes collets à lièvres ; pendant ce temps-là, je dresserai la loge et ferai le campement. Prends les raquettes de la Tête-Rasée et vas-y avec cela.

Le jeune garçon s’en alla donc visiter les lacets à lièvres de sa mère, marchant sur la neige à l’aide des raquettes de la Tête-Rasée, lesquelles avaient une pointe en avant et une autre en arrière.

Le soir venu, l’enfant ne parut pas, et sa mère demeura tout inquiète. Elle suivit la piste des raquettes de la Tête-Rasée, se disant en chemin :

— Hélas ! faut-il donc que mon fils meure avant moi !

Ainsi cheminant, elle arriva à une loge qui n’était autre que celle de la Tête-Rasée qui avait tué son mari. Elle le surprit durant son sommeil et le tua ainsi que sa femme. Horreur ! elle vit, suspendu dans la tente, l’os de l’échiné de son fils que ces monstres avaient dévoré. Elle pleura sur lui amèrement. Alors, outrée de colère, elle se jeta sur les petits enfants de la Tête-Plate, qu’elle voyait assis dans la loge, et les tua tous, à l’exception d’un seul petit enfant encore au casseau[1], dont elle eut pitié.

  1. Les petits enfants dènè, après avoir été sevrés, sont assis dans un casseau ou sellette en écorce de bouleau, rempli de lichen fin.